Le chawarma, un sandwich méditerranéen
Qu’on l’appelle « shawarma », « kebab » ou encore « grec », ce sandwich à base de viande cuite lentement sur une broche tournante est un délice apprécié sur toute la planète. Mais d’où vient-il exactement ? Et pourquoi le retrouve-t-on sous autant d’appellations diverses ? Retraçons l‘histoire du chawarma, ses variantes et la bonne façon de le préparer.
Véritable star des en-cas nocturnes ou des repas sur le pouce, le kebab a envahi le monde et il fait depuis bien longtemps partie de notre paysage culinaire, permettant notamment aux fêtards et aux étudiants de se rassasier à bas coût en toute circonstance. Mais sa forme originelle, le chawarma, n’était pas forcément un sandwich populaire. Entre mode de cuisson ancestral et mets de luxe, découvrons d’où vient ce délicieux sandwich à la viande.
Aux origines du chawarma
Le chawarma est une préparation de viande épicée originaire du Liban, servie sous forme de sandwich dans un pain pita, dans une galette, dans un pain dürüm (sans levain) ou encore à l’assiette, avec viande et légume séparés. C’est ce sandwich que nous désignons plus communément par Kebab en Europe, même si la variante libanaise n’est pas tout à fait identique au kebab turc.
On peut l’écrire chawarma ou shawarma, un terme qui provient du mot turc çevirme qui signifie « ça tourne », en référence à la méthode de préparation de la viande.
Cette recette de viande, mentionnée pour la première fois dans un écrit au XIVe siècle, a une origine incertaine et pourrait remonter à plus loin dans le passé, car on pense que les peuples nomades d’Asie Centrale faisaient cuire la viande sur des broches ou des épées dès cette époque. Au cours du XIIIe siècle, elle acquiert même le statut de mets de luxe, auprès des sultans de la cour royale indienne.
Toutefois, sa démocratisation en tant que sandwich doit attendre le XIXe siècle, quand le chawarma est proposé dans du pain dans les rues des villes de l’empire Ottoman. C’est à cette même époque que l’idée de faire cuire la viande sur une broche verticale est adoptée, ce qui permet de faire s’écouler le gras tout le long de la préparation, pour une saveur plus marquée.
À l’orée des années 1970, un membre de la communauté turque de Berlin lance le kebab en le présentant comme un produit de restauration rapide, déclenchant ainsi un engouement croissant pour ce pain à la viande. Dès lors, le sandwich turc part à la conquête de l’Europe et le chawarma va s’installer dans nos habitudes culinaires.
Photo : Mikhail Esteves
Comment se prépare un bon chawarma ?
Selon le pays dans lequel il est préparé (Liban, Syrie, Turquie, Jordanie, Palestine…), et selon les moyens de chacun – il faut rappeler que c’est un plat destiné à la base aux classes les moins aisées – le chawarma peut se composer de différentes viandes : agneau, mouton, poulet, dinde, voire du bœuf qui est parfois mélangé à une autre viande.
La viande est marinée dans une préparation à base d’huile d’olive, de vinaigre, d’épices (poivre, sel, cannelle, cumin, coriandre, cardamome, noix de muscade…) et parfois de vin rouge. Puis on la laisse reposer environ 12 heures pour qu’elle s’attendrisse et qu’elle se parfume.
Ensuite, les tranches de viande sont placées sur une broche verticale, qu’on peut tourner lentement, ce qui offre une cuisson uniforme à la préparation. Au sommet du mélange de viande, certains ajoutent de la graisse de mouton qui viendra fondre sur l’ensemble de la viande au cours de la cuisson, pour renforcer son goût et améliorer sa tendreté. À la maison, il faudra passer la viande au four, en un bloc ou préalablement tranchée en lamelles.
Il ne reste qu’à découper de fines tranches de viande et à ajouter la sauce tarator (composée d’ail, de jus de citron et de crème de sésame ou tahiné) ainsi que les crudités (tomate, salade, oignon, concombre, persil…) au sein d’un pain pita pour obtenir un succulent chawarma. On peut l’accompagner de frites, de houmous ou de caviar d’aubergines pour se régaler.
Comment Les différents types de shawarma à travers le globe
La recette du shawarma est déclinée en de nombreuses variantes avec, rien qu’en Turquie, au moins 3 déclinaisons de sandwich à la viande. Elles se différencient par la teneur en épices dans le sandwich, par l’ajout de sauce tomate (pour l’Iskender kebab par exemple) ou par la méthode de cuisson de la viande et des légumes, qui peuvent être cuits ensemble, comme dans l’étonnante recette de testi kebab et son pot en terre brisé devant le consommateur, au moment de la dégustation.
Autre variante très populaire en Iran, le chelow kebab et ses brochettes de bœuf parfumées servies avec un riz au safran savoureux. Un délice !
En Grèce et à Chypre, on trouve le gyros, un sandwich à la viande servi dans un pain pita. C’est lui qui a induit les Parisiens en erreur quand il est apparu au sein du quartier latin, dans les années 1980. Quand les Maghrébins commencèrent à proposer un kebab assez proche du gyros dans sa forme, le « sandwich grec », déjà ancré dans les esprits, s’incrusta dans le langage courant, à la place de l’appellation « kebab ».
Enfin, de l’autre côté de la planète, on notera la présence du Tacos al Pastor, assez populaire au Mexique, et qui fut rapporté par des immigrants libanais puis retravaillé pour s’adapter aux goûts locaux.
Qu’il soit chawarma ou kebab, ce mélange de viande marinée, de légumes et de bon pain est présent sur toute la planète et les inconditionnels n’ont plus qu’à se lancer en quête du meilleur d’entre eux !
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